jeudi 24 mai 2012

La fin des tourbières d'Orny


La fin des tourbières d’Orny en 1921

Après la fin de la première guerre mondiale en 1918 les frontières s’ouvrent à nouveau , les échanges commerciaux reprennent peu à peu.
La Suisse peut à nouveau s’approvisionner en charbon et l’intérêt de la tourbe disparait.
L’exploitation de ce combustible cesse et les terrains seront revendus aux agriculteurs d’Orny.

Une première vente en 1920
Le 26 novembre 1920 le Conseil municipal de Genève ratifie la convention passée entre la Ville de Genève et MM Charles David Louis Pavillard et Henri Louis Michaud pour la vente de parcelles de terrains sises sur la commune d’Orny.

Le solde en 1921
Un an plus tard, le 9 septembre 1921, on liquide le tout avec une perte de fr. 50,000.-

Le document suivant se trouve aux pages  159-162  de :

Séance du 9 septembre 1921

Rapport de la Commission des Services industriels chargée d'examiner la proposition du Conseil administratif pour la vente de terrains situés dans la Commune d'Orny, canton de Vaud.

M. Fulpius, excusant M. Boissonnas, absent, excusé, donne lecture du rapport et du projet d'arrêté suivants :

Messieurs les Conseillers,
Vous avez déjà voté l'automne dernier la vente de deux parcelles à détacher des terrains que la Ville avait achetés en 1918 dans la commune d'Orny pour y exploiter de la tourbe.
Depuis lors, presque toutes les tourbières de la Suisse ont cessé leur exploitation, par suite de la baisse du prix des combustibles de bonne qualité.
La Société Coopérative Suisse de la Tourbe qui avait entrepris l'extraction des tourbières de Bavoux,(sic) est entrée en liquidation le printemps dernier et la Ville a renoncé à utiliser sa propre tourbière dans le courant de cette année.
Dans ces conditions, il était rationnel de chercher à réaliser nos terrains d'Orny, dont la possession ne présente plus aucun intérêt pour nous.
L'exploitation de notre tourbière a procuré à la Ville les quantités de tourbe suivantes :
En 1918          1375 tonnes
En 1919          1604 tonnes
En 1920          1977 tonnes
Total               4956 tonnes

Soit au total la quantité relativement importante de 4956 tonnes.

Si nous envisageons dans son ensemble l'opération que nous avons fait, en achetant une tourbière à Orny, nous devons reconnaître qu'elle a été peu brillante au point de vue financier, attendu qu'elle solde par un déficit approximatif de fr. 50.000. Néanmoins nous estimons que la Ville a eu raison de faire ce sacrifice qui se justifiait par la nécessité d'assurer la production du gaz à un moment où les arrivages des combustibles étrangers présentaient des difficultés extrêmes et menaçaient même d'être suspendus complètement.
La Commission des services industriels a pris connaissance des conditions de vente envisagées pour nos terrains et a reconnu qu'elles sont acceptables dans les circonstances actuelles; elle vous engage donc à les ratifier et à approuver en même temps la vente pour le prix de 150 fr. de la parcelle N° 117 qui restait seule propriété de la Ville et que le Conseil administratif sur la demande de la commission a pu vendre à M. Misseiller,(sic) agriculteur à Orny.

PROJET D'ARRÊTÉ

Le Conseil Municipal,
Vu les conventions intervenues par devant Mes F.-L. Michaud et M. Guibert, notaires à La Sarraz, canton de Vaud, les 23 février, 1er juin et 4 août 1921, entre la Ville de Genève et 1° M. Henri-Louis Michaud, originaire d'Orny, y domicilié, et 2° M. Henri-Emile Messeiller, originaire d'Orny, y domicilié, pour la vente à ces derniers d'immeubles sis dans la dite commune.

Commune d'Orny :

 À M. Henri-Louis Michaud, commune d'Orny
Aux Prés Mottey        130   ares
Aux Sescènes             271.3 ares
Aux Fringuets             320   ares

Le tout, pour le prix de fr. 7.121.75

À M. Henri Emile Messeiller
Aux Saugeons                        45.6 ares

Pour fr 150.- seulement ! (Mais on ne précise pas l’état de la parcelle.)


Sur la proposition du Conseil administratif,

ARRÊTE :
Article unique
Les susdites conventions sont ratifiées et le Conseil administratif est autorisé à passer les actes définitifs de vente.

La discussion est ouverte en premier débat.
Personne ne demande la parole.
Le Conseil décide de passer en deuxième débat et vote sans discussion l'article unique du projet.
Un troisième débat n'étant pas réclamé, l'arrêté est voté dans son ensemble et déclaré définitif.
M. le Président. Je remercie le rapporteur et les membre de la commission.


Les tourbières d'Orny pour le gaz


Les tourbières d’Orny ou la ruée sur la tourbe vers 1918 !

INTRODUCTION
Dans un article précédent nous avons décrit l’exploitation de la tourbe de Bavois par la société des Laminoirs et Câbleries de Cossonay sur la commune de Bavois au lieu-dit Le Marais des Puits.
On sait qu'à cette époque d’autres sociétés étaient actives dans la Plaine de l’Orbe.

De la tourbe pour fabriquer du gaz de ville
Grace aux procès-verbaux de la ville de Genève de 1918 à 1922, nous découvrons de façon détaillée, les débuts et la fin de l’exploitation de la tourbe sur la commune d’Orny.
Les terrains achetés se situaient aux lieux dits : Aux Prés Motthey, Aux Fringuets, Aux Sesènes et Aux Saugeons.
Soit en face du Marais des Puits de la commune de Bavois
Dans sa séance du 30 avril et du 3 septembre 1918, le Conseil municipal de la ville de Genève accepte le projet d’exploitation de la tourbe pour la fabrication de gaz.
Nous reprenons ici-bas l’intégralité du texte.
Remarque préliminaire
Dans ces lignes les genevois parlent des tourbières de Bavois, en fait, lors de la revente des terrains, on constate que celles-ci étaient situées sur la commune d’Orny

Document recopié des pages 54 à 61 de :

Conseil municipal de la ville de Genève

SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1918

Neuvième objet à l'ordre du jour.
Proposition du Conseil administratif relative à l'exploitation des tourbières de Bavois

M. Gampert, au nom du Conseil administratif, dépose le rapport et le projet d'arrêté suivants déjà distribués :

  
Messieurs les: Conseillers, 
Le Conseil municipal a dans sa séance du 30 avril 1918, voté un crédit de 105,000 fr. pour l'acquisition d'une tourbière dans la plaine de l'Orbe, (près de Bavois, et pour l'établissement des installations nécessaires à son exploitation, Une demande que le Conseil administratif avait présentée dans la .même séance d'un crédit de 180,000 fr. afin de permettre à la Ville de participer avec l'Etat à une entreprise de tourbières au Pont et aux Charbonnières, dans la Vallée de Joux, avait été renvoyée à l'examen d'une commission spéciale.
Les propositions qui avaient servi de base à cette demande de crédit ayant été, ensuite du vote du Conseil municipal, retirées par le promoteur de l'entreprise, la Commission) ne fut pas réunie et le projet n'eut pas de suite. La nécessité absolue de .se procurer dies quantités aussi considérables que possible de tourbe en vue de la production du gaz, et l'approbation donnée par le Conseil municipal à l'exploitation de Bavois, engagèrent le Service du gaz à développer cette entreprise plus que cela m'avait été prévu au début et à concentrer sur elle son activité dans ce domaine.
Le plan primitif soumis au Conseil municipal prévoyait l'acquisition d'une surface de terrain de 50,000 mètres carrés environ) dans la plaine de l'Orbe, entre Bavois et Chavornay, à proximité de la ligne du chemin de fer.
Les tourbières du Pont et des Charbonnières: ne pouvant plus entrer en ligne de compte, nous cherchâmes à étendre les achats de terrains: tourbiers près de Bavois. Cette extension de notre propriété nous assurait une quantité de tourbe beaucoup plus considérable, permettait une exploitation plus: rationnelle, et assoirait la disposition d'une surface de .terrain assez vaste pour permettre d'étendre la tourbe et de la faire sécher. En outre, quelques propriétaires: nous ont obligés, à acheter, en plus des terrains dont nous avions un besoin immédiat, d'autres parcelles qui n'avaient pas un intérêt direct pour nous. C'est ainsi que nous avons été amenés à acquérir de 17 propriétaires différents, une superficie de terrain de 93,700 mètres camés qui, à raison: de 40 à 55 centimes le mètre carré, représentent une valeur de 45,000 fr. Le Service du gaz se trouvera ainsi en possession, d'une propriété qui lui assurera une quantité importante de tourbe de bonne qualité, facilement exploitable.
Les expériences faites pendant les premiers mois étant insatisfaisantes, et d'autre part la situation générale du marché des charbons faisant prévoir que nous aurons encore besoin pendant longtemps de la tourbe comme combustible accessoire, nous avons estimé qu'il serait prudent de préparer dès maintenant l'extension à donner à cette exploitation. Selon toutes prévisions elle devra être poursuivie et augmentée encore en 1919 et 1920. Les installations que nous serons appelés à faire devront donc, ainsi que nous l'avons dit précédemment, être amorties en 3 ans.
Les résultats obtenus jusqu'ici justifient l'extension que nous proposons de donner à cette exploitation et permettront au Conseil municipal de se prononcer, mieux encore qu'il n'a pu le faire lors de notre première demande de crédit.
L'exploitation a commencé le 15 mai dernier au moyen de deux louchets à main. Les installations n'ont fonctionné d'une manière complète que depuis les derniers jours du mois de juin. Le printemps prochain, si le temps le permet, le travail pourrait commencer dès le 1er avril.
Les champs de tourbe ont une profondeur moyenne de 5 à 6 mètres. La tourbe extraite est de bonne qualité ; elle a en moyenne 15'% de cendres, teneur calculée sur la matière sèche. Après avoir été malaxée par la machine, elle donne un produit dur et compact qui peut être transporté facilement dans les fours par les appareils mécaniques de l'Usine à gaz, ce qui est un grand avantage et une supériorité sur le bois dont la manutention est difficile et coûteuse.

Les sous-produits de la distillation de la tourbe sont, il est vrai, peu importants et peu rémunérateurs.
Si le coke produit se compose principalement de poussier, on peut briqueter celui-ci avec du brai et obtenir ainsi uni combustible intéressant. D'après nos calculs, nous estimons que le gaz de tourbe nous revient environ 1 1/4 fois plus cher que le gaz de houille, au prix actuel du charbon, en déduisant dans, les deux cas la valeur des sous-produits. Le gaz de bois  coûte plus cher.
I1 a été expédié, au 26 août, 405 tonnes de tourbe sèche, c'est-à-dire contenant 25 à 30 % d'eau. Les expéditions vont continuer ; nous les augmenterons le plus possible. L'été très beau et chaud a beaucoup facilité l'extraction de la tourbe et activé son séchage. Par les beaux jours la tourbe sèche suffisamment dans l'espace de 18 à 20 jours et elle peut être transportée après ce délai.

Nous produisons à Bavois 120 à 130 mètres cubes de tourbe humide par jour de travail de dix heures, ce qui correspond à 25 tonnes de tourbe sèche environ. Nous sommes obligés de céder à Etat de Vaud, le quart de notre production, que nous vendons au prix fédéral, soit à 66 fr. la tonne de tourbe malaxée contenant au maximum 45 % d'eau et de cendres.
Nous ne connaissons pas encore exactement, le prix de revient, mais il sera certainement inférieur au prix de vente ci-dessus mentionné.
Le prix de revient dépend d'ailleurs en grande partie de la manière dont on calculera l'amortissement des installations. Si nous voulons, par exemple, amortir en trois ans les installations devisées à 175,000 fr. et si nous extrayons 1,000 tonnes de tourbe sèche en 1918, puis 2,500 en 1919 et 2,500 en 1920, nous trouvons que l'amortissement de ces 6,000 tonnes de tourbe sèche représente 29 fr. par tonne.
Il est difficile de calculer le prix de revient d'exploitation au milieu de la saison ; si ce prix est peut-être un peu élevé cette année, à cause d'un certain nombre de frais et surtout à cause de la production réduite de cette année, il baissera sans doute sensiblement l'année prochaine.
Les installations actuelles comportent : deux louchets à main, qui ne sont utilisés que comme réserve, un louchet mécanique et ses accessoires, fourmis par une maison, de Lausanne, un malaxeur et ses accessoires provenant de la maison Bühler frères, à Uzwil, une série de wagonnets, les uns pour transporter les boudins de tourbe mouillée à partir du malaxeur jusqu'à l'emplacement d'étendage, une seconde série de wagonnets pour le transport de la tourbe sèche, puis quelques centaines de mètres de voies de 600 mm d’écartement, avec aiguilles et plaques tournantes, enfin trois baraques servant l'une de cuisine, la seconde de réfectoire, la troisième de dortoir, avec toutes les installations intérieures nécessaires, telles que chaudières, marmites, ustensiles de cuisines, tables, bancs, vaisselle, literie, pour 30 ouvriers, pompe à eau, lavoirs pour le personnel, etc.
Un puits installé à proximité de notre chantier fournit de l'eau potable ; cette eau a été analysée par le Laboratoire d'hygiène du canton de Genève, et trouvée bonne.
Toutes ces installations fonctionnent à notre satisfaction et, comme mous avons voulu développer notre production, de tourbe, nous avons été amenés à les augmenter dans une .certaine mesure. Nous avons en outre l'intention d'établir sur nos terrains, un hangar en bois de 12 x 32 = 384 mètres carrés destiné à loger environ 300 tonnes de tourbe sèche avec plan, incliné, voie et treuil actionné par un petit moteur électrique, pour permettre d'entasser, sans trop de frais, la tourbe dès que celle-ci est suffisamment sèche. Ce hangar est devisé à 20,000 fr. avec ses accessoires.

En outre, nous construisons à l'usine à gaz de Châtelaine, un autre hangar également en bois, le long d'une des voies à charbon vers la clôture nord de l'usine, pour loger la tourbe que nous recevons et dégager ainsi le magasin à charbon. La tourbe prend beaucoup de place et il est nécessaire de la remiser à l'abri de la pluie. Ce hangar s'étendra à l'usine sur une longueur de 101 m. et une largeur de 7 m. 25. Couvert en tuiles (comme celui de Bavois), il est devisé à 16,800 fr.

Le total des dépenses déjà effectuées ou à effectuer encore, est le suivant :

Terrains (93,700 mètres carrés)                                                      Fr. 45,000


Deux louchets à main                                                                     »   3,500
Louchet mécanique avec accessoires                                              » 12,500
Malaxeur Bühler avec accessoires                                                   » 14,600
Deux moteurs électriques pour ces deux machines,
l'un de 23, l'autre de 4 HP, avec transformateur                               »   9,500
Lignes et installations électriques                                                     »   9,600
Wagonnets destinés au transport de la tourbe mouillée                    »   2,900
Wagonnets basculeurs destinés au transport de la tourbe sèche        »   4,000
Rails, plaques tournantes, etc.                                                          »  2',500
Trois baraques pour la cuisine, le magasin, le réfectoire,
 et le dortoir                                                                                     »  15,000
Installations inférieures de ces baraques, soit batterie de cuisine
et literie pour 30 hommes, mobilier, lavoirs, tuyauterie d'eau, etc. -  » 10,500
Hangar à installer sur la tourbière à Bavois                                        » 20,000
Hangar à construire à l'usine à gaz de Châtelaine                               »  16,800
Dépenses imprévues                                                                         »  8,6000
'                          Total.                                                    Fr. 175,000

Le crédit voté par le Conseil municipal étant de 105,000 fr., c'est donc une somme de 10,000 fr. que nous demandons aujourd'hui comme complément au crédit précédent.
Nous vous demandons, en conséquence, Messieurs les Conseillers, de voter l'arrêté suivant :


PROJET D'ARRÊTÉ

Le Conseil municipal, Sur la proposition du Conseil administratif,

ARRÊTE :

ARTICLE PREMIER
Il est ouvert au Conseil administratif un crédit de 70,000 fr. pour extension des tourbières à Bavois, canton de Vaud, et pour développement de leur exploitation.

 ART. 2.
Cette somme sera portée au compte du Service du gaz.

ART. 3.
Il sera provisoirement pourvu à ces dépenses au moyen de rescriptions à émettre au nom de la Ville de Genève jusqu'à concurrence de- la susdite somme de 70,000 fr


ART. 4
Le Conseil d'Etat est prié de bien vouloir présenter au Grand Conseil, en temps opportun, un projet de loi autorisant cette émission de rescriptions.

ART. 5
Le Conseil administratif est autorisé à passer les actes authentiques d'achat de (terrains.
Le Conseil décide de renvoyer cet objet à la Commission des Services industriels.
Une préconsultation est ouverte pour les recommandations à lui adresser.

Personne ne demande la parole.



Malaxeur Bühler, photo tirée de la collection de M. Alexis Monnier

mardi 22 mai 2012

Les tourbières de Bavois en exploitation


Les tourbières de Bavois en exploitation

Ce chapitre a été rédigé par Glady Monnier qui avait déjà décrit l’ancienne forge de son grand-père au bas du village.

Il y a cent ans bientôt, la Société Anonyme des Laminoirs et Câbleries, (anc. Aubert, Grenier et Cie), Cossonay-Gare, se préoccupait de problèmes énergétiques.
La tourbe est un combustible apprécié à cette période de fin de la guerre de 14-18.

Pouvoir énergétique  de la tourbe :

1kg de tourbe                        7800-13800 kJ                  2.167-2.5 kW/h
1kg de briquettes de tourbe   16000-16800 kJ                  4.444-4.667 kW/h
1 kW/h= 3600 kJ

La S.A. des Laminoirs et Câbleries, Tourbières de Bavois décide d’ouvrir une exploitation d’extraction de tourbe entre Bavois, Orny et Arnex.


Quelques photos, des années 1919-1922, en sont le témoignage






La drague : Tour métallique supportant une chaine à godets pour extraire la tourbe à différentes hauteurs et pouvant se déplacer sur des rails en forme de U.





Depuis  la drague, la tourbe est chargée sur des wagonnets poussés par des hommes.




La tourbe arrive pour être compressée et finalement transformée en briques de tourbe.



Le produit fini en forme de prisme rectangulaire (40 x 20 x 100 cm = volume de 80 litres) était déplacé jusqu’au hangar de stockage  sur un chemin formé par deux câbles d’acier, parallèles, en forme d’une grande boucle, reposant sur des rouleaux de guidage.



L’atelier forge, Alexis Monnier troisième depuis la gauche porte son gros tablier
L’entretien et le bon fonctionnement des machines  étaient assurés par une petite équipe photographiée devant l’atelier-forge.




La photo de famille de la S. A. des Laminoirs et Câbleries, Tourbières de Bavois devant les bureaux, la cantine et l’atelier-forge.

De droite à gauche : Madame et Messieurs,

- A. Cottier, Ingénieur venant de l’usine de Cossonay–Gare.

- L. Bernard, Chef d’exploitation des tourbières,

- 3 Employés de bureaux (secrétariat, Comptabilité, Expédition),

- 1 Cantinière,

- 1 Maréchal- piqueur, (machiniste principal)

- 4 Chefs d’équip
e.



Texte et vieilles photos, de Glady Monnier, Arnex-sur-Orbe.



· Remarque : Mon père Alexis né en1898, était le maréchal-piqueur,
                    du 13 mars 1919 au 18 avril 1922.

                    Il est décédé en 1964


Les enfants que l’on voit sur certaines photos sont le fils du chef d’exploitation et celui de la cantinière.





Certificat de travail pour Alexis Monnier



Alexis Monnier poursuivra sa carrière au Service vaudois des routes comme conducteur de rouleau compresseur.


Alexis Monnier et une équipe préparant une route


Note  sur les risques du métier

En 1921, la fondation Carnégie attribue une médaille d'argent à Alfred Favre, ouvrier agricole né en 1903 pour avoir à deux reprises sauver des camarades en train de se noyer dans les tourbières de Bavois.
Repris de l'Impartial du 13 juillet 1921

Tourbières de Bavois : les achats de terrains de 1918


Les achats de terrains pour exploiter les tourbières de Bavois



Le dossier 632/503 déposé aux Archives cantonale par les Câbleries de Cossonay

En novembre 1918, la société de Laminoirs et Câbleries de Dornach et Cossonay acquière  16.8 ha au lieu-dit le Marais des Puits sur la Commune de Bavois pour le prix de fr 84'400.-.



Le Marais des Puits, tout en bas à droite

Cette importante surface est vendue par 23 propriétaires pour la somme de fr 4.50 la perche, ce qui correspond à fr 0.50 le m 2.
Le vendeur le plus important, François Carrel va toucher  fr. 10'228 fr, mais la plupart des ventes se situent aux environs de 3 à 4'000 fr.
Le prix est intéressant sachant qu’en 1924 la commune d’Arnex vendra 54 ha de marais à la SGG pour fr. 71'000.-, soit environ 13 ct le m


Actuellement le Marais des Puits se trouve sur la parcelle n°  107 du cadastre de la commune de Bavois.



Liste des achats de la Société des Laminoirs et Câbleries


Détail d'un acte de vente du 16 novembre 1918

  
Première page d’un acte de vente



Seconde page de l’acte de vente


Troisième page de l’acte de vente

Après ces achats, cette société va pouvoir exploiter la tourbe de ces parcelles.

J’ignore les raisons qui l’ont poussée à entreprendre cette nouvelle activité et quelle en fut la durée.
En 1923 la société devient la S.A. des Câbleries et Tréfileries de Cossonay, (entreprise dont la Câbleries de Cortaillod possède le 60% du capital).

Grace aux documents photographiques conservés par M. Alexis Monnier  travaillant comme maréchal-piqueur de 1919 à 1922 nous pourrons redécouvrir la façon dont on exploitait la tourbe de façon industrielle.
Notons aussi que d’autres sociétés exploitaient la tourbe de la plaine de l’Orbe, comme la Société coopérative de la tourbe, la STG, à Bavois et Chavornay.

Sur la commune d’Arnex
Cette société exploitera  environ 1 ha sur le territoire de la commune d’Arnex, mais résilie son contrat en 1921 de façon un peu abrupte.
Et à côté de ces entreprises, l’exploitation artisanale au louchet continue par endroit.
En 1872 déjà la commune d’Arnex mise l’exploitation de la tourbe et achète un louchet d’occasion.
Et de 1918 à 1921 on recommence à extraire ce combustible.

mardi 8 mai 2012

Vignes d'Arnex et ses manifestations viticoles


Manifestations viticoles d’Arnex-sur-Orbe


Balade gourmande

Organisée chaque année depuis 2007 par le groupement des vignerons d’Arnex, cette balade gourmande permet une double découverte.


Balade gourmande 2007

Avec tout d’abord un parcours balisé permettant de parcourir les différents vignobles du village et aussi de déguster tout au long du chemin, les spécialités des meilleurs restaurateurs de la région assurant  l’apéro, l’entrée, le plat principal, les fromages et les desserts.


L’équipe du Toucan en 2007

Accompagnés bien sûr des vignerons d’Arnex qui proposent leurs meilleurs crus aux participants.


Bernard et Maryline








Pour plus de détails sur cette manifestation, voici un lien
http://www.baladegourmande.ch/


En 2017, la balade fut un peu plus humide !

Ogay père et fils

Nicole et Bernard

Le repas principal en Fiche feu


Direction le Fond des Vaux

Avec le fromage, les crus de la Maison Rose et de Maryline





Une autre manifestation peut vous intéresser:


Le semi-marathon des Côtes de l’Orbe







Il y a quelques années, quelques gais lurons de la région découvrent le marathon du Médoc.

Séduit par l’idée, ils lancent en 2010, le premier semi-marathon des Côtes de l’Orbe.


Une manifestation sportive et conviviale qui voit s’élancer environ  800 à 1'000 marcheurs et coureurs.
Partant d’Arnex, vers Agiez, Montcherand, Valeyres, Rances, Orbe, ils traversent par monts et par vaux, les différents vignobles des Côtes de l’Orbe.
Pour la 5ème édition, un petit changement, le départ de la Désirée (1/4 de marathon) se fera à partir de  Rances.
Certains admirent les paysages, d’autres pensent aux courbatures ou aux concurrents à rattraper !
Choisissant selon leurs ambitions un demi ou un quart de marathon.

Alors si l’idée vous séduit, la cinquième édition est prévue pour 
  
le 13 septembre 2014


Et pour plus de détails, un clic sur :

Un petit coup d’œil sur 2013 :

http://youtu.be/29He2H9EmcE




samedi 5 mai 2012

Vignes d'Arnex, vendanges d'antan


Dans ses souvenirs, Charles Morel rappelle les vendanges d'autrefois.

Vendanges dans les années 1930-1945

Peu de récoltes présentent un aussi riche contraste que les vendanges. Travail pénible, mais aussi beaucoup de bonheur et de rires...
Une semaine avant, il faut sortir tout le matériel : tine, brantes, fouloir, seau en bois. Le tout est arrosé et nettoyé. Dans les années sèches ce n'était guère évident car le village manquait sérieusement d'eau. On imagine également le problème des cuisinières. Dès 1948, on a fait de nouveaux captages et la situation s'est améliorée.
Dès que le raisin était bien avancé en maturité, on mettait le vignoble à ban. Depuis ce moment, environ trois semaines avant les vendanges, les vignes étaient gardées par trois gardes armés de fusils pour effrayer les oiseaux. Plus personne n'était autorisé à entrer dans les vignes, même pas les propriétaires.
Une ou deux journées avant la levée des bans, les vignerons qui ne possédaient pas de pressoir pouvaient vendanger pour presser leur récolte chez un voisin ou un ami. A cette époque tout était pressé ou pressuré comme on dit au village. Le commerce achetait le moût.
Oui, les vendanges étaient pénibles. Avant d'avoir les chemins dans le vignoble, en 1932, tout se portait sur le dos : sulfate, brantes et fumier. Le personnel aussi devait beaucoup marcher pour arriver à la vigne.




Départ pour les vendanges

Ainsi, le porteur, la brante au dos fait un long trajet pour arriver près du char où est placée la bossette, longue futaille de 800 à 1200 litres. Là, il pose un moment sa brante sur les brancards, deux pièces en bois comme des poteaux qui supportent la bossette. Dès qu'il a repris son souffle, ils monte l'échelle et verse les 50 à 60 litres que contient sa brante. Par une ouverture en haut de la bossette, il se retourne et voit toute l'équipe des vendangeurs. Si c'est une bonne année, la récolte est abondante et le rythme s'en ressent. Le brantard aperçoit déjà un collègue qui quitte la vigne pour le même trajet que lui. Il comprend alors qu'il doit redescendre au plus vite.



Brantards à l'arrêt autour de la tine pour la photo !

Le porteur sait se donner du courage, il remonte vers l'équipe des cueilleuses en passant dans la ligne des plus jolies vendangeuses. La coutume est des plus intéressantes en effet, s'il découvre une grappe oubliée, il a le droit d'embrasser la vendangeuse coupable. Cet usage s'appelle le remolage. Parfois, c'était une fille moins jolie qui avait oublié la grappe et elle avait bien du chagrin en s'apercevant que c'est sa collègue qui se faisait embrasser... Il en sera toujours ainsi sous le soleil, même si les us et coutumes du flirt ont changé.


Pendant les vendanges, les équipes chantent souvent. Si elles sont proches, c'est le même chant, sinon des airs différents s'égrènent dans les coteaux. Le soir, les chars avec leurs bossettes sont avancés près de la Tine, grosse cuve en bois de 1000 à 1300 litres. On place sur la tine deux gros plateaux pour supporter le poids de la bossette. Plusieurs hommes avec de forts leviers, font tourner la bossette sur la tine. On tire rapidement la rafle qui bouche l'ouverture de la bossette avec un raclet. Comme la tine est placée près du pressoir et qu'un glissoir se trouve dans une ouverture du mur qui donne dans le pressoir, il suffit de verser la vendange avec des seaux dans le glissoir et le tour est joué!

Le pressoir est une belle pièce de granit prête à recevoir la vendange. On a placé dessus des claies d'un mètre de hauteur qui laisseront passer le moût mais retiendront la rafle. Le moût coule dans la cuve avec un joyeux clapotis et, rapidement des verres apparaissent sous le goulot en cuivre. Chacun apprécie. Après le souper, les vendangeuses envahissent le pressoir, les rires fusent. Le patron, figure grave, prend la sonde pour juger la qualité de sa production. Il sourit et annonce 71°oeclé, soit 9 à 10° d'alcool. Si la sonde n'avait pas été généreuse, il se serait retiré sans un mot.
Soudain un cri retentit "halte en haut" c'est quelqu'un qui est à l'oeil, il a vu que la cuve est pleine. Heureusement la pompe à manivelle est prête. Rapidement la cuve baisse et le tonneau monte. Un gros tonneau qui contient 12'000 litres, soit 3 jours de vendanges.

Tout est sur le pressoir, la rafle est égalisée. Une construction s'échafaude : 6 épais plateaux de la forme de la claie sont posés sur le pressoir, puis, en travers, quatre grosses poutres en sapin. On y ajoute encore deux grosses poutres en chêne mortaisées pour bien entourer la vis du pressoir. On fait descendre l'écrou pourvu de deux grosses brides, où prendra place la palanche en charmille ou en frêne de quatre à cinq mètres de long.




Pressoir,   mais pas celui du château !

On fixe le treuil au pressoir. Mécanique astucieuse que ce treuil avec des engrenages, des pignons à deux vitesses et un tour en bois vertical où s'enroulera la corde fixée à l'extrémité de la palanche.
Tout cela sera mis en marche, d'abord par un seul homme, puis par deux, à la manivelle.
Quatre navettes de la palanche font faire un tour à l'écrou. C'est de là que vient l'expression "j'ai fait un quart".
La rafle suffisamment serrée, on enlève tout le bois placé sur le pressoir, toute la masse est brassée avec un fossoir, et on recommence à presser.
A la deuxième pressée, on enlève les claies corbeilles et, avec un coupe-foin, on tranche 20 centimètres de large autour de la motte de marc, on l'émiette sur la motte, on balaie le tour et dessus sont replacées à nouveau planches et poutres. Après la troisième pressée, la motte sera sèche. Jusqu'à la fin de la guerre 1939-1945, le marc était vendu à des paysans du Jura où du Gros de Vaud, pour faire la piquette. Le marc était trempé dans de l'eau sucrée pendant environ 15 jours. Ensuite, le liquide était filtré et versé dans un tonneau avec un complément de sucre. Certains vignerons en faisaient aussi. Quand elle était fraîche, disons jusqu'en mars, cette piquette était buvable, mais sans plus.
Mon père faisait du doublé, un tonneau moitié moût et moitié eau avec 8 à 10 % de sucre. Agréable boisson pendant les travaux en plein air. Mais, nous avions aussi un tonneau de pur...

Après ces explications techniques, rejoignons l'équipe au pressoir.
La nuit est tombée depuis longtemps. On entend dans la cour des cris, des chants, de l'accordéon. Ce sont d'autres équipes qui viennent nous visiter, boire un verre, comme on dit et inviter nos jeunes à se joindre à eux pour aller danser à La Croix Blanche. Chez la tante Elise, on danse tous les soirs de vendanges, et ça dure bien dix jours.
Deux à trois hommes plus âgés restent au pressoir. Ce travail demande un suivi jusqu'à minuit, puis doit être repris à 5 h du matin.
Dès 1935, j'ai modifié le treuil du pressoir pour presser avec un moteur à essence. C'était le même que nous avions comme treuil de vigne.

L'essuie-tine est une farce traditionnelle, toujours réservée à un jeune garçon. L'essuie-tine, appelé aussi corbeau est un instrument bien réel. Il est en cuivre, sa forme ressemble au bec supérieur du corbeau, d'où son nom. Il contient environ deux litres. Lorsque la cuve est presque vide, on l'incline et, avec ce corbeau, on peut la vider complètement.
Dans la nuit, on envoie un jeune avec une hotte chercher l'essuie-tine chez un vigneron éloigné. Dans un sac, le vigneron met 40 à 50 kg de cailloux. Le retour est pénible et, à l'arrivée, la nombreuse assistance hilare fête le héros...Farce diversement appréciée par les victimes...
Dès les années 1980, les travaux de vendanges se sont transformés, principalement avec l'arrivée des bacs. Fini le temps des brantes en bois de 50 litres, et le foulage de la vendange à la vigne, oubliées les caisses en bois de raisins ronds qui coulaient sur les épaules des porteurs, les années où il y avait de la pourriture. Les bacs ont remplacé ce matériel.

Depuis le remaniement, la plupart des vignes sont devenues plus larges. L'espace entre les rangs a augmenté de plus d'un mètre. Cet écartement donne la possibilité aux tracteurs de passer entre les rangs pour le travail du sol, les traitements, le prétaillage et le cisaillage.

Même aux vendanges, certains passent dans les rangs avec le tracteur chargé d'un bac de cinq cents à six cents kilos. Ces bacs sont en aluminium ou en polyester. Dans les vignes très pentues ou étroites, le raisin est porté à la brante jusqu'au bac placé sur un char en bordure du chemin. Ces bacs sont conduits sur la place, puis chargés dans des camions avec un chargeur frontal placé devant un tracteur.
Une grande partie du personnel des vendanges est formée de frontaliers, main-d'oeuvre de qualité et très sympathique de surcroît. Chez nous, les porteurs reçoivent 100 Frs par jour, et les vendangeuses, 80 Frs, nourris logés. Cela les change des salaires français.

Sur la place, deux partisseurs enregistrent les chargements. Chaque bac est contrôlé à l'arrivée pour déterminer sa teneur en sucre. La vendange sera payée en trois versements.

vendredi 4 mai 2012

Vignes d'Arnex . La mise en valeur des raisins


Vignes d’Arnex : La mise en valeur des raisins

Avant le milieu du 19ème siècle, ce problème ne préoccupe guère les gens d’Arnex. La majorité des vignerons buvaient ce qu’ils produisaient !
Car, comme le révèle le cadastre de 1806, à cette époque,  ils possèdent à peine le quart du vignoble et le produit de leurs vignes sert essentiellement à leur consommation familiale.

Mais ce souci affecte bien les gros propriétaires, comme Mme Suzanne de Lerber–Glayre, qui doit écouler la production de ses 9 hectares de vigne.
Dans une lettre du 20 mai 1861 à la Municipalité elle déclare :
Les vins d’Arnex n’ont plus ni le débit, ni la réputation d’autrefois, les ventes sont très difficiles.

Un ancien propriétaire du château, Frédéric de Chaillet (1744-1817), a déjà eu de longs démêlés juridiques avec le bailli de Romainmôtier, vers 1780. Il semble que ce dernier ait eu l’exclusivité de la vente de vins durant le mois d’août sur les terres de son baillage. Mais de Chaillet, compte tenu des titres acquis avec le château, estimait avoir le droit d’en faire autant.
Malgré ses trois pages d’arguments, LL.EE. éconduisent sa demande. En 1786, de Chaillet doit encore faire face à la ville de Romainmôtier, qui veut l’assujettir à l’Ohmguelt, un impôt perçu par la seigneurie sur la vente de vin dans les auberges.

1922, du vin d'Arnex pour la Chaux-de-Fonds
En 1922, mon grand père Emile vendait 29'686 litres de vin par fûts et wagon citerne à la Société de consommation de la Chaux-de Fonds.




1922, vente de vin d'Emile Morel à La Chaux-de-Fonds pour 51.5 ct le litre



Et revendu à f r.1.30 la bouteille



Quelques annonces de l'Impartial et de l'Express


Un projet de cave au collège d’Arnex
Plus récemment, nous signalerons l’intention de la Municipalité, en 1935, d’installer, au sous-sol du collège, des cuves de stockage d’une capacité de 770 hectolitres pour un coût de 12.85 fr. l’hl : il s’agissait de faire face à la mévente des vins de l’époque.
Consécutivement à un accueil mitigé du Conseil général (35 oui contre 35 non), la Municipalité renonce à son projet, au grand soulagement du corps enseignant peu disposé à laisser les élèves respirer les vapeurs d’alcool montant du sous-sol…

La cave coopérative de 1948
La Cave coopérative d’Orbe et environs a été créée en 1948 sous la présidence de M. Besuchet d’Agiez ; Jacques Monnier lui succède de 1956 à 1985, et il est lui-même remplacé par son fils Jacques, puis par Yvan Monnier.
Cette cave regroupe actuellement une cinquantaine de membres, répartis sur une douzaine de communes bénéficiant de l’appellation « Côtes-de-l’Orbe ».

Cette appellation est apparue en 1949, dans le décret du 5 avril 1949  du Conseil d’Etat définissant les régions viticoles vaudoises.



Mais revenons à la création de cette coopérative qui a pris son temps entre 1934 et 1948.
En mai 1934 déjà, les vignerons de la région suivent avec intérêt un exposé de M. Boudry de Marcelin qui présente les avantages d’une cave coopérative pour la région.
En janvier 1935, la section d’Orbe et environs de la Fédération vaudoise des vignerons nomme un comité chargé d’étudier la construction d’une cave pouvant héberger un million de litres et dont le coût serait de fr.350'000.-.
Mais malgré cette décision, rien ne va bouger durant 13 ans.
Et ce n’est qu’en mai 1948, que les vignerons, réunis au restaurent de la Charrue à Orbe, relancent l’idée et nomment un Comité provisoire.
Cette fois, sans perdre de temps, ce Comité organise le dimanche 13 juin 1948, l’Assemblée constitutive de l’Association de la Cave d’Orbe et environs.

Annonce de l’Assemblée constitutive du 13 juin 1948

Et ce dimanche-là, 60 vignerons décident à l’unanimité la création de cette Association.
Le Comité prendra en main toutes les dispositions nécessaires pour assurer le logement de la récolte des membres.
Mais après quelques vagues projets de construction, comme par exemple aux Granges à Orbe, l’idée est abandonnée.
Une collaboration avec la cave de Bonvillars construite en 1948 permettra d’y renoncer.
Il est vrai aussi que la vente du raisin pour l’élaboration de jus ne nécessitait pas de stockage au niveau local




Site de la cave coopérative




Première étiquette de la Cave coopérative des Côtes de l’Orbe


Vers 1980

Les nouvelles étiquettes de 2013
La gamme de produits vendus s'est élargie.
Il a donc fallu redonner une ligne graphique plus homogène pour les différents crûs des 13 Coteaux.  


On on pèse les cuves au départ 

Nouvelles étiquettes de 2013
  Avant la création de la cave coopérative une grande partie du vin de la localité était achetée par la maison Bourgeois de Ballaigues. 



La maison Bourgeois fête ses 200 ans en 1990, mais devra cesser son activité cinq ans plus tard.

Il y avait aussi d’autres acheteurs, comme le montre cette photographie reproduisant une livraison de vin à Orbe par Alfred Baudat (1873-1939).
Certains acheteurs ont eu, semble-t-il, parfois grand peine à payer leur dû…


 Une livraison de vin à Orbe, à la rue Sainte-Claire


Les vignerons encaveurs
Il y a une vingtaine d’années, quelques jeunes vignerons décident de prendre en main la mise en valeur de leurs raisins et de se lancer dans l’encavage.
Une telle mutation exige de nouvelles installations, un solide savoir-faire et surtout la recherche d’une nouvelle clientèle.
D’autres vignerons font vinifier par des tiers une partie de leur récolte pour faire la vente directe de leur production sans investir dans du matériel d’encavage.
Grâce à ces nouveaux talents, les crus de l’appellation « Côtes-de-l’Orbe » ont pris une place de choix dans la gamme des vins vaudois, aux côtés de ceux de la Cave coopérative.
Ces efforts ont été couronnés ces dernières années par de nombreuses médailles.
Un article de l’OMNIBUS :

Quelques adresses :
Bovet Nicolas
Rte d'Orbe 24
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4413103

Cave Coopérative
d'Orbe et environs
Place du Village –
CP 22
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4413993


Cave des Murailles
Morel Landry et Raymond
Ch. du Château 5A
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4411079
ou: 079 3943744
Site Internet

Domaine de l'Orme
Jean-Daniel Gauthey
Rte de Pompaples 12
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4411264
ou: 079 7091710
Site Internet

Gauthey Bernard

Rue de la Dîme 2
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4411211
ou: 0794 636863
Lavenex André


Ruelle de la Forge 2
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél : 024 4417758

Monnier 
Jean-Jacques
Rte de Bofflens 9
1321 Arnex-sur-Orbe
Tél: 024 4411780
Monnier Pierre
Le Pré-Girard
1318 Pompaples
Tél: 021 8666269
Morel Yann
Chemin du Château 4
 1 321 Arnex-su-Orbe
Tél: 079 4012987