Les gorges de l’Orbe possèdent une faune fort
intéressante.
Celle qui nage dans la rivière et qui intéresse les pêcheurs autant
que les hérons.
Mais n’étant pas un grand spécialiste des truites je n’en parlerai
guère.
Il y a aussi quelques chevreuils et chamois, castors, blaireaux et
renards.
Mais cet article présentera quelques incidents rapportés dans la
presse locale et concernant les vipères qui affectionnent les roches de
l’endroit.
Ce sera aussi l’occasion d’évoquer aussi la mémoire de William
Gerbex, appelé Vipérus et grand chasseur de reptiles dans notre région.
Selon Fal du 17 mars 1903
Orbe. — Vipère-aspic.
— M. G. Gaillard veut bien nous écrire d'Orbe les lignes suivantes :
« Un
élève de notre Ecole industrielle communale vient de me remettre un bon spécimen
de la vipère-aspic — la seule que nous ayons dans notre pied du Jura —
recueillie dans les gorges de l'Orbe. Ce serpent mesure 55 centimètres de
longueur. » Celte espèce n'est pas rare dans notre région ; ce qui est plus
rare c'est de l'y rencontrer au mois de mars, se chauffant librement au soleil,
comme c'était, parait-il, le cas ».
Gazette de Lausanne du 1er octobre 1928 :
« AGIEZ. - Encore des
vipères
Deux promeneurs excursionnaient jeudi après midi dans la forêt située
au-dessus du village.
Ils
suivaient un chemin qui aboutit à la clairière aménagée comme place de fête, lorsque une vipère passa devant eux. Dérangée sans doute dans sa course, elle
devint subitement menaçante, dressant sa tête et montrant un dard redoutable.
L’un des excursionnistes, zélé collectionneur et d’un sang-froid parfait eut tôt
fait de se saisir d’une baguette de coudrier au moyen de laquelle il réussit à
s’emparer du dangereux reptile.
Cette vipère de l’espèce gris jaunâtre, assez fréquente dans le Jura
aux endroits pierreux, mesurait 30
cm. »
Un an plus tard, le Journal d’Orbe rapporte un fait assez
semblable.
Un peu de théorie sur ces charmants reptiles tirée du Journal d’Orbe
de 1942 :
Selon Fal du 2 juillet 1942
Montcherand - Attention aux vipères
—
La région des gorges de l'Orbe, avec ses roches surchauffées par le soleil, est
un lieu de prédilection pour les vipères. Les nombreux promeneurs oui aiment
ces endroits déserts et romantiques, comme aussi les baigneurs qui vont se
plonger dans les « marmites » de la rivière, ont pu voir ces derniers jours un
nombre inusité de vipères a qui l'ambiance surchauffée avait donné une vitalité
peu commune. L'un de ces excursionnistes, qui se promenait sans se soucier de
ces reptiles, faillit marcher sur l'un d'eux, lové sur le sentier. Déjà, il
dressait en sifflant sa tête menaçante, quand, avec on beau sang-froid, le
promeneur réussit d’un coup adroitement donné, à le tuer séance tenante.
Il
s'agissait d'une vipère femelle qui allait donner naissance à sept vipereaux.
Et Fal du 12 juillet 1949
MONTCHERAND Attention
aux vipères. —
Un promeneur qui se rendait sur le chemin de
la Tufière, en bordure des gorges de l'Orbe, a trouvé sur son passage une
vipère qu'il eut tout juste le temps d'éviter. Se saisissant alors baguette, il
réussit à tuer le redoutable reptile. On ne saurait assez recommander la
prudence aux promeneurs qui se rendent dans ces parages, car la virulence du
venin de vipère est d'autant plus grande par ces chaleurs caniculaires.
Selon
Fal du 23.06.1952.
Mordue par une vipère (Inf. part.).
—
Mlle
Lotti Hadorn, 20 ans, domiciliée à Orbe chez M. Georges Bloch, se promenait
dimanche après-midi dans les gorges de l'Orbe, lorsqu'elle fut mordue à un
orteil par une vipère. En grand émoi, elle fut ramenée à Orbe et admise à
l'hôpital île celte ville, où on lui fit une injection île sérum. Ce matin, ou
ne pouvait encore se prononcer sur son état.
Les exploits de Vipérus
Impossible d’évoquer les vipères de cette région sans rappeler la
mémoire de William Gerbex, alias « Vipérus », un personnage haut en couleur,
grand chasseur de vipères et qui se promenait dans les cafés de la région avec
ces charmants reptiles vivants et conservés dans une bouteille.
Un journaliste l'avait interrogé en 1936.
Selon
Fal du 26 juin 1935
Les passions dangereuses...
La
chasse aux vipères Nous avons eu l'occasion, hier, de faire connaissance avec
M. William Gerbex, d'Orbe. Mais peut-être ne connaissez-vous pas M. William
Gerbex ?
C'est un chasseur de vipères.
Il est arrivé avec un sac de montagne sur le
dos. Dans ce sac, il y avait une bouteille. Et dans cette bouteille, il y avait
une vipère vivante...
— Je l'ai prise, nous expliqua-t-il, dans les
gorges de l'Orbe. Des dents sont à quadruple crochets. C'est un spécimen très
rare. C’est alors que M. Gerbex déboucha la bouteille...
—
C'est la cent trente-cinquième que je prends cette année...
Le
reptile, devinant l'issue, lentement, se déroula. Puis sa tête triangulaire
sortit de la bouteille. Un glissement, souple, et la vipère se trouvait sur la
table.
—
Voulez-vous voir ses dents à venin '?
Et
M. Gerbex, saisissant le reptile derrière la nuque, l'éleva à la hauteur de son
visage et lui ouvrit la bouche avec une allumette, cependant que l'animal
fouettait l'air, désespérément, de sa queue.
—
Vous n'en avez pas peur ?
Hasarda
quelqu'un.
—
Moi ?
Notre
chasseur prit alors la vipère, la jeta dans sa casquette et posa celle-ci sur
sa tête. C'est certainement une impression que peu de gens ont connue de
sentir, dans son chapeau, un reptile qui se glisse entre les cheveux...
—
J'ai déjà été mordu une douzaine de fois, remarqua M. Gerbex. Tenez, il y a
quelque temps, je vis une vipère dans les pierres. Je m'agenouillai devant elle
et lui présentai le goulot de ma bouteille, m'efforçant de faire entrer
l'animal dans l'orifice. Soudain, la vipère se mit à siffler ! Il y en a une
autre qui n'est pas très loin, me dis-je. Je me retournai, mais ne vis rien.
Tout-à- coup, je sentis une douleur aiguë à la cuisse, c'était le mâle qui
venait de me mordre !
—
Et que faites-vous, lorsque vous venez d'être mordu par une vipère ?
—
Je prends mon couteau et... tac ! Je me fais saigner à l'endroit de la morsure.
Parfois, j'ai brûlé la place avec ma cigarette. Mais, lorsque c'est à la main,
je replie fortement le bras en arrière, afin de couper la circulation. Et je
vais à la recherche d'un docteur. Il est vrai que maintenant je suis un peu...
— Immunisé ? —
Parfaitement.
Une morsure, soignée à ma façon, ne me donne guère que des maux de tête tout au
plus pendant trois ou quatre jours.
—
Comment faites-vous donc pour découvrir les vipères ?
—
Elles se tiennent en général à l'abri de la bise, à l'abri du nord ; l’été,
lorsque le soleil tape dur, elles vont volontiers se cacher au bord des
ruisseaux...
—
Et vous les prenez grâce à cette bouteille ?
—
Oui. Lorsque je vois une vipère dans les rocailles ou sous un buisson, je
glisse mon bâton sous elle et la projette d’un coup un peu plus loin, ou il y a
un peu de terre nue. Ensuite, je la fatigue avec mon bâton. Puis j'approche de
sa tête le goulot de la bouteille. Le reptile hésite ; enfin, il y met le
nez... Je lui pèse alors avec un doigt sur le bout de la queue. Agacée, la
vipère cherche à fuir puisqu'elle ne peut se retourner. Et elle entre dans la
bouteille ! II n'y a plus qu'à mettre le bouchon... Il y a une canule dans le
bouchon, par laquelle l'air entre dans la prison de verre.
—
Elles peuvent vivre là-dedans plusieurs mois et sans manger, affirme M. Gerbex.
Il suffit de temps en temps de les sortir et de les laver... Et M. Gerbex nous
parla de ses grandes chasses :
— On m'a demandé d'aller à Maloja...
Là-bas, j'en ai pris
vingt-neuf en trois jours ! Dans les gorges de l'Orbe, j'en ai eu pris quinze
d'un seul dimanche. Voulez-vous voir peut-être le certificat que m'a délivré la
préfecture d'Avignon, en France ? En une saison, j'ai attrapé 4600 vipères...
Que voulez- vous, j'ai ça dans le sang. La chasse à ces reptiles serait
interdite que je la ferais tout de même... Et M. Gerbex, remettant dans son sac
de montagne la bouteille, dans laquelle se lovait sa dernière prise, s'en alla
vers de nouvelles chasses... M. B.
Deux
"coquins" de l'herpétologie romande firent largement parler d'eux à l'époque.
C'était dans les années 1950 à 1960. MM. Augustin et Gerbex (le premier
fut membre fondateur du GHL) étaient des chasseurs de vipères notoires. Ils
sévissaient en particulier dans la région de Saint-Loup, zone réputée pour
l'abondance de ses vipères, où; ils connaissaient tous les cailloux. Après une
journée de chasse, pendant laquelle ils mettaient leurs captures dans des
bouteilles (opération délicate, et méthode révolue), ils s'en allaient au
"Philosophe", célèbre bistrot de la place Pépinet à Lausanne où, avec
forces sensations, ils exhibaient leurs prises. Après quoi ils vendaient leurs
vipères au patron, le Grand Roger, par ailleurs excellent accordéoniste qui
faisait le bonheur des clients. Il en faisait sa fameuse et célèbre "vipère", un
tord-boyaux violent, mélange de lie et de marc, dans lequel il mettait à macérer
une magnifique vipère. Vidée de ses viscères et dûment recousue, elle était du
plus bel effet! Pour la petite histoire tout de même, il faut préciser que
l'opération était longue, car il fallait pendant des mois renouveler le liquide
jusqu'à ce que l'animal ne ";dégage" plus rien et que la boisson devienne
comestible ou, tout au moins buvable. Une
sensation de l'époque que tout vrai lausannois qui se respectait devait tenter
au moins une fois... à votre santé!!!
Serge
Monbaron
Gazette de Lausanne du 31 juillet 1937 :
« Montcherand.
Le
fameux Gerbex a été mordu.
M.
William Gerbex, l’audacieux chasseur de vipères, qui a capturé des centaines de
ces redoutables reptiles, s’adonnait jeudi matin vers 11 h à sa recherche de
prédilection aux approches des Gorges de l’Orbe, au-dessus du village de
Montcherand.
Il
réussit à capturer une vipère en la tenant de la main par l’extrémité, car M.
Gerbex qui prend les vipères vivantes au moyen d’une bouteille, avait
l’intention de la jeter dans un endroit dénudé pour lui présenter ensuite sa
fameuse bouteille dans laquelle elle pénètre quelquefois, non sans difficultés.
Mais le reptile fut plus agile et mordit cruellement à la main de M. Gerbex qui
se saisit alors de son couteau et se fit une incision. Puis, comme si rien ne
s’était passé notre chasseur reprit son dangereux métier et ne quitta la place
que lorsque la vipère fut prise selon son procédé classique.
Tout de même pour prévenir un empoisonnement, M. Gerbex se rendit
auprès de M. le Docteur Bezençon qui a procédé à l’inoculation d’un sérum
antivenimeux ».
Notons aussi que l’année suivante, en novembre 1938, donnant une
conférence à une société de pêcheurs à la Brasserie Viennoise M.
Gerbex fut aussi mordu par une vipère amenée là pour la conférence.
Mais ayant perdu connaissance, et vu la gravité du cas, il dût cette
fois là être transporté à l’hôpital Nestlé
Finalement ce sera un accident de vélomoteur qui sera fatal à William Gerbex qui décède le 29 juin 1960
La Feuille d'avis de Lausanne lui consacre deux articles :
Décès d'un célèbre chasseur de
vipères (Cp) —
Le
célèbre chasseur de vipères, M. William Gerbex, vient de décéder à l'âge de 64
ans, à la suite d'un accident de vélomoteur qui s'était produit en fin de
semaine. Il était très connu dans le canton où il avait donné de nombreuses
conférences sur la chasse à la vipère et ses dangers.
I1
avait été 'appelé plusieurs fois à l'étranger pour les capturer.
Fal
du 6.7.1960
Le
curieux métier de W. Gerbex (Ip) — M. William Gerbex, dont nous avons
brièvement signalé le décès, hier, était un original, un indépendant, un ami de
la nature. Il s'était consacré à la chasse aux vipères qu'il forçait à entrer
dans une bouteille qui ne quittait pas son sac de montagne. Il arrivait à en
capturer une quinzaine en une journée, dans les gorges de l'Orbe. On le fit
venir à la Maloja pour nettoyer la montagne de ces hôtes dangereux ; il fut
appelé aussi à Avignon, dont la préfecture lui décerna un certificat. Ce métier
n'est pas sans risques, et Gerbex fut mordu à plusieurs reprises ; alors il
entaillait la plaie et la faisait saigner, ou il brûlait la plaie avec sa cigarette
; il lui arrivait d'aller consulter un médecin et s'en tirait, disait-il, avec
quelques jours de maux de tête. Mais un jour, à la mi-novembre 1924, alors
qu'il faisait une conférence à la Brasserie Viennoise à Lausanne, Gerbex fut
mordu à l'index par un de ses serpents, irrité par la chaleur du local ; il fut
transporté sans connaissance à l'hôpital Nestlé, son cœur, mis à rude épreuve
par les nombreuses piqûres, ayant accusé une faiblesse subite. On l'en tira,
mais ce ne fut pas sans peine. La même mésaventure lui arriva dans un
établissement public de Carouge (Genève), en 1937.
M. Gerbex, qui avait
le cœur malade, avait fait deux séjours à la maison de repos Cottier-Boys, à
Orny ; c'est pendant son second séjour qu'il fut atteint, à fin juin, sur la
route, par un vélomoteur.
La nostalgie des élevages de vipères selon Huguette Chausson
Un peu plus loin que les Gorges de l'Orbe, juste sous ses Rapilles, le village de Baulmes aurait eu jadis un curieux élevage
Dans la Fal du 8.01.1946, Huguette Chausson rappelle la chose dans l'article suivant :
Baulmes,
ses ruines et ses vipères
En visitant la région tic Baulmes, on marche
de surprise en surprise : station préhistorique, débris de l'époque burgonde,
prieuré de Ste-Marie, Il y a eu des
Sires de Baulmes. On a fortifié le passage de Baulmes contre les écorcheurs,
pilleurs d'outre-Jura. Il a existé un château de Baulmes, lequel était plutôt «
fort » que castel. Il y a même eu une sorcière, une » vaudaise ». Elle se
nommait Marguerite Perusset.
(Note . brûlée vive le 29 septembre 1553 à Yverdon)
Décidément, rien n'y manque ! Les constructions du
monastère ont totalement disparu. Il parait pourtant que le patron du village :
St-André, habitait un ermitage sur un haut rocher eu surplomb. C'est pourquoi,
probablement, l'esplanade dominée par cette roche porte le nom bizarre de. « Mistredame
». Immédiatement au-dessus du village, dans les rochers, on trouve encore des
degrés taillés dans le roc. Ils conduisaient sans doute à un lieu de dévotion :
ermitage ou monastère. C'est là, dans ce terrain aride, et bien exposé au
soleil, que mûrissait autrefois la vipérerie. Le nom a d'ailleurs subsisté.
Vers 1750, elle, marchait fort bien, la vipérerie de Baulmes. Les pharmacies y
faisaient leurs provisions de reptiles. Et il s'en consommait '. Il fallait les
attraper vivantes. Dans les hôpitaux, il y en avait toujours quelques-unes qui
grouillaient dans une caisse ou un bocal, en attendant qu'on les utilise. On ne
dit pas qui en prenait soin !
Fort utile, la vipère. Votre enfant a-t-il des
convulsions ? Vite, appliquez-lui sur l'estomac une tête de. vipère. Le fiel, à
raison de deux gouttes est un produit sudorifique.
Le venin combat le choléra, la fièvre jaune,
la rage et la lèpre. La peau de la vipère convenablement séchée et pillée,
entre dans la composition d'une pommade antirhumatismale. La chair, bouillie
soigneusement, produira du bouillon de vipère, de la gelée, du sirop, du vin et
de l'huile. Enfin, et c'est là le meilleur, le cœur et le foie de la vipère
desséchés et broyés, sont l'un des principaux ingrédients de la précieuse «
thériaque » et de l'emplâtre de Vigo.
La thériaque, ça s'utilise les yeux
fermés, messieurs-dames, et en toute circonstance. Elle se compose, de
cinquante-sept substances ; car outre l'opium et l'extrait de vipère, il y a
aussi les correctifs et les adjuvants. Le remède est aussi bien interne
qu'externe. Souverain contre le mal de mer. Infaillible contre les « douleurs »
et les refroidissements. Radical en cas de « maux d'entrailles ». Impossible do
no pas supporter le produit, puisqu'à chaque substance est joint le correctif
qui le neutralise ! Et dire qu'aujourd'hui la vipèrerie de Baulmes est
abandonnée. On ne, cultive plus ces précieux animaux. On leur préfère les
cobras et autres bêtes étrangères. C'est à a y rien comprendre l Remettons donc
les vipères à l'honneur. Réclamons de la « thériaque » dans nos
pharmacies.
Que celui qui possède un bon terrain sec et bien exposé au soleil y
attire ces gracieux reptiles. Il y trouvera son compte, une bonne source de
revenus. Et puis... des vipères, ça ne se déclare pas !
Huguette
Chausson.
Eugène Mottaz dans son Dictionnaire historique du canton de Vaud (1914) signale cette vipèrerie située sur la partie inférieure du bois de Forel, sèche, chaude et rocailleuse.
Dans la Revue historique vaudoise de 1923, il en fait une excellente description depuis sa création en 1713 par le sieur César Gout. Pour en savoir plus cliquez sur :
Une promenade scolaire au pied du Jura, la semaine passée près de Bienne, a mal fini pour un élève de 9e année. En se baladant, il a découvert une vipère aspic. Au lieu de s’en éloigner, il l’a prise dans ses mains pour jouer avec. «Ça s’est passé près de la gare de Macolin. Comme il avait déjà de l’expérience avec des reptiles, il n’a pas fait de mouvements brusques et a laissé la vipère serpenter entre ses doigts», explique le prof de gym de l’élève, Pascal Georg.
Selon lui, l’animal a pris peur et l’a mordu lorsque le jeune a voulu donner la vipère à un camarade de classe. L’ado, dont la main a immédiatement enflé, a été emmené en urgence à l’hôpital, où il est resté une semaine. «Pendant deux jours, il n’avait plus de voix, raconte Pascal Georg. Il a pu revenir à l’école, mais son bras est toujours immobilisé avec une attelle.»
Selon Christine Rauber-Lüthy, médecin-cheffe du centre d’information toxicologique de Zurich, un serpent est souvent venimeux s’il a des pupilles en fente verticale. Elle rassure néanmoins: aucun mort n’a été recensé en Suisse après une morsure de serpent ces quarante dernières années.
Du jamais vu cet été dans une cabane du club alpin dans le Toggenbourg saint-gallois. A 2000 mètres d’altitude, une vipère se prélassait au soleil sur la terrasse du refuge, alors que des randonneurs étaient présents. Le gardien, Hans Egli, n’a pas souvenir d’avoir vu un tel serpent, de 80 centimètres de long, si haut dans la montagne. Outre les vipères, des couleuvres ont été observées dans le coin cet été.
Chien mordu
Dans la région, un chien a été mordu par un serpent venimeux. «J’étais en train de faire les foins tandis que mon chien, Bobby, gambadait dans les herbes. Soudain, il s’est effondré» Confie Yvonne Hostetter, agricultrice. Son Border collie de 10 ans venait de se faire mordre par un serpent. Il titubait comme s’il avait bu et sa patte a enflé. «Je l’ai conduit immédiatement chez le vétérinaire. Mon chien n’arrivait plus à boire. Il souffrait le martyre et je n’arrivais presque plus à le toucher tellement il avait mal.» Le vétérinaire l’a placé sous perfusion et lui a donné un médicament qui l’a sauvé. «Mais il a frôlé la mort» poursuit sa patronne.
Une année exceptionnelle
Roger Aeberhard, herpétologue à Eschlikon (TG), confirme que l’été 2015 aura été propice à la croissance des serpents. Il confie avoir reçu dix fois plus de demandes d’information sur les couleuvres notamment que durant une saison normale. Avec la chaleur, les serpents sont sortis plus tôt et ont réduit leur activité plus tard, se calquant sur l'activité humaine et ont donc été plus souvent rencontrés par les humains.
Bien s'équiper
Le spécialiste des serpents conseille aux promeneurs d’être prudent ces prochaines semaines et de porter des chaussures et des chaussettes. En cas de morsure, il faut consulter au plus vite un médecin. Bien que ces attaques ne soient généralement pas mortelles pour les adultes, une morsure peut avoir des conséquences funestes pour des enfants. Le problème c’est que peu de gens savent s’ils sont allergiques au venin des serpents. Même conseil aux cueilleurs de champignons ou de petits fruits. Dès qu’on sort des sentiers battus, le risque de tomber nez à nez avec un serpent est grand poursuit-il.
Grands et petits malheurs dans les gorges de l’Orbe
Une revue des journaux nous relatent un certain nombre de faits plus
ou moins tragiques
La région est splendide, mais non exempte de dangers.
Malgré de nombreux sentiers tracés sur les deux rives, un faux pas
est vite arrivé.
Certaines personnes ont aussi choisi le haut des falaises qui
surplombent les gorges pour un suicide et parfois aussi pour un
crime.
La
chute mortelle d’une jeune Anglaise vers la Grotte aux fées
En 1879, article du 3 juillet, la Gazette de Lausanne publie le
récit d’une excursion de l’Ecole normale de Lausanne dans la région de
Vallorbe.
En prenant le petit sentier qui les conduira à la Grotte au Fées, le
narrateur écrit :
«
On quitte la route en pente douce pour descendre un sentier périlleux qui
conduit à l’entrée de la grotte, et de là à la source de
l’Orbe.
Dans quelques endroits il aborde des précipices affreux. Dans l’un
d’eux une jeune Anglaise a trouvé la mort il y a une dizaine
d’années.
M.
R. qui fait partie de notre course avait assisté au drame désolant. Une simple
croix en bois indique la place où la jeune miss est tombée. Nous nous éloignons
de ce lieu fort émus. »
Entrée de la Grotte aux fées
Chute mortelle d’un pasteur dans l’Orbe
Gazette de Lausanne du 26 mars 1892
« Quelques renseignements sur
la mort de M. le pasteur Buchet.
M.
Buchet avait quitté Lausanne d’où il remplissait les fonctions de suffragant à
Agiez le mercredi matin 23, et comptait y rentrer le soir même. Étant aller
pêcher sur les bords de l’Orbe, le pied lui a manqué et il est tombé en arrière
si malheureusement au milieu des rochers qu’il s’est fait à la nuque une grave
lésion. Il a immédiatement perdu connaissance. Lorsque les eaux enflées par la
fonte des neiges ont atteint et submergé son corps, il était déjà
mort.
C’est du moins ainsi que les choses ont dû se passer d’après les
constatations du juge de paix d’Orbe et de MM. Les docteurs Moehrlen et Berdez.
Deux personnes ont signalé un objet noir qui flottait sur les eaux, on s’est mis
aux recherches et le corps a été retrouvé vers 7 heures du soir. L’accident a dû
avoir lieu le matin, vers 10 heures.
Le
défunt n’avait que 48 ans. Français d’origine, mais naturalisé Vaudois, il avait
servi l’Eglise nationale pendant dix-huit années, d’abord comme suffragant à
Mézières, puis comme pasteur à Bercher, et en dernier lieu comme suffragant aux
Croisettes et à Agiez.
Il
avait fait aussi des intérims à Lausanne et à Vevey en remplacement de MM. Les
pasteurs Audemars et Dupertuis.
Modeste et dévoué, cœur chaud et sympathique, M. Buchet avait la foi
ferme et décidée des huguenots, ses ancêtres. Il laisse à ceux qui l’ont connu
le souvenir le meilleur et le plus honorable. Sa mort qui plonge les siens dans
un deuil profond, est une perte nouvelle pour l’Eglise, qu’il aurait pu servir
longtemps encore. »
Un
noyé dans le premier barrage du Day.
Gazette de Lausanne du 8 janvier 1896.
« Vallorbe.
Un
individu sorti après minuit d’un cabaret de Vallorbe pour rentrer chez lui, est
tombé dans l’Orbe et a été emporté par le courant jusqu’au barrage sur le
Day.
Son
corps fut retrouvé le lendemain pris dans la grille de la vanne. Ce n’est que le surlendemain
qu’il fut possible de retirer le cadavre complètement nu et tout meurtri par un
trajet de deux kilomètres dans les gorges profondes où coule la
rivière »
Un
jeune Allemand fait une chute vers les grottes d’Agiez
Dans la Gazette du 14 août 1910, c’est un jeune Allemand qui a fait
un faux pas.
« Dans le précipice.
Un
jeune Badois, Siegrist Rosengarten, 17 ans, fils unique, en pension à Orbe était
allé avec deux camarades, faire une promenade aux Grottes d’Agiez et à la
Tuffière, qui domine les gorges profondes au fond desquelles coule
l’Orbe.
A
un moment donné, on ne sait comment, il tomba d’une hauteur de vingt-cinq mètres
dans les rochers au fond de la
gorge. Ses compagnons coururent chercher du secours à Agiez, à une
heure de à. On vint avec des cordes ; il fallut, au prix de mille peines, après
s’être attaché, descendre dans la gorge, près du lit de l’Orbe grossie par les
pluies, attacher le jeune Allemand encore en vie, le remonter, puis remonter son
sauveur.
Rosengarten a reçu les soins de M. le Dr. Zbinden. Il est très
grièvement blessé : côtes brisées, nez fracturé, arcade sourcilière broyée et
des liaisons internes.
Il
n’a que peu de chances de survivre à ses blessures. »
Mais le journal de la semaine suivante ne nous dit rien des suites de
cet accident.
Dangereux, même pour les chevaux !
Selon Fal du
5 septembre 1921
ORBE. — Accident. —
Lundi 29 août, aux gorges de l'Orbe, dit le Journal Yverdon, un char attelé d'un
cheval, appartenant à M. Testori, charriant des matériaux pour les travaux de
canalisation de la source de Montcherand, a dégringolé les gorges sur une
longueur de 20 mètres. Le cheval, sérieusement blessé, a été retiré après
plusieurs heures d'efforts et a dû être abattu.
Noyade
Selon Fal du 9 juin.1924
ORBE. — Découverte d'un corps. —
Ou nous écrit:» C'est au
cours de recherches longues et périlleuses, organisées pour In quatrième fois
par les familles parentes qui étaient secondées fortement par M. Grobct,
pêcheur, connaissant à fond ces dangereux parages et du gendarme Rochat, de
Ballaigues, dont le dévouement à tout deux est au-dessus de tout éloge, que le
corps de Mme .J. M., a été. trouvé dans les gorges de l'Orbe, à un endroit
inaccessible aux promeneurs.
Deux demoiselles font une chute, mais elles auront de la
chance
Gazette de Lausanne du 16 avril 1926
« Une chute dans les gorges de l’Orbe
Mardi 13 avril, après-midi, au cours d’une promenade dans les gorges
de l’Orbe, à l’endroit dit »Creux de l’Ouche », la jeune demoiselle L. s’étant
aventurée trop près de l’eau, glissa tomba dans une des nombreuses et profondes
marmites que l’Orbe a creusée à cet endroit.
Elle put se raccrocher aux saillies du rocher jusqu’à ce que M. S.
qui se trouvait dans la compagnie des promeneurs accourut à ses cris et la sauva
de sa très dangereuse position. »
La même année, le 22 juillet 1926 on peut lire :
« Agiez.
Dimanche après-midi, aux Gorges de l’Orbe, à l’endroit dit « Aux
Eaux-Vives », quelques jeunes filles d’Agiez se promenaient au bord du courant,
quand l’une d’elles, une jeune Pétermann, glissa dans l’eau qui l’entraîna vers
un endroit d’eau profonde.
Par
bonheur, deux jeunes gens, son frère et le jeune Georges Bron, accourus,
réussirent à la sauver. »
Heureusement qu’il savait nager !
Gazette de Lausanne du 7 février 1929
Une
chute dramatique dans l’Orbe.
« Orbe, le 6 février 1929.
Un
jeune Suisse-Allemand, Alfred Leuzinger, fils de M. le colonel Leuzinger, de
St.-Gall, en séjour pour un an chez M. Reymond instituteur à Bofflens et
Charles-André Reymond, 15 ans, tous deux élèves du collège d’Orbe eurent l’idée
mercredi après-midi, après leurs classes de faire un détour par les Gorges de
l’Orbe, de l’Usine électrique de Montcherand jusqu’à Agiez, pour renter à
Bofflens.
Un
sentier d’un accès dangereux en hiver côtoie la rivière droite de l’Orbe,
dominées par des rochers en surplomb. Ils s’engagèrent sur le chemin verglacé et
glissant.
Parvenus tous deux en face de la grotte de Montcherand, le jeune
Leuzinger trébucha, perdit l’équilibre et dévala sur la pente extrêmement raide
jusqu’à une plateforme en saillie.
Malheureusement par l’élan acquis, l’infortuné ne put se cramponner à
la roche recouverte d’une couche de glace et tomba à pic d’une hauteur de
plusieurs mètres dans une tine de la rivière.
Sans perdre son sang-froid, il se débarrassa de son manteau et nagea
en aval jusqu’à un endroit où son camarade, au prix de mille difficultés parvint
à le retirer de sa fâcheuse situation.
Il
le conduisit, claquant des dents au domicile de M. Baudat, chef électricien à
Montcherand, qui réconforta la victime, en attendant l’arrivée de Dr. Ch.
Bezençon.
Le
jeune Leuzinger a des blessures aux coudes et aux genoux. Il n’est pas encore
possible de se prononcer sur la gravité de son état qui est
sérieux. »
Mais rassurez-vous le journal du 8 février nous apprend que ce jeune
homme s’est bien remis de sa chute grâce à son sang-froid et à son
endurance
Des petits équilibristes d’Orbe
Le Journal d’Orbe du 11 septembre 1929 relate un accident moins
grave :
« Agiez. Un enfant à l’eau
Un
groupe d’enfants d’Orbe s’amusaient dimanche à se tenir en équilibre sur la
balustrade du pont du Ruz d’Agiez, à sa réunion avec l’Orbe, à proximité de
l’usine électrique de Montcherand. Tout alla bien durant un moment, les
imprudents enfants allaient et venaient sans encombre sur le garde fou. Mais
tout à coup l’un d’eux perdit l’équilibre et tomba dans le ruisseau heureusement
peu profond. Gros effroi de tout ce petit monde. Puis l’enfant est retiré et
s’en tire avec des contusions bénignes. Puisse la leçon être salutaire pour lui
et pour les autres ».
Une promenade hivernale qui finit fort mal
Gazette de Lausanne du 20 février 1933
« Une jeune fille se noie dans les gorges de
l’Orbe
Agiez le 19 février.
En
compagnie de Mlles Marguerite et Jeanne Baudraz et de Mlle Viviane Cavat, Mlle
Hildegard Bertchen, 22 ans, en service chez M. Fernand Curtch, instituteur,
s’était rendue dimanche après-midi dans les gorges de l’Orbe pour voir la
magnifique dentelle de glaçons suspendus aux rochers. Un sentier court à flanc
de roche et côtoie l’abîme.
En
temps ordinaire, il n’est pas dangereux, aménagé qu’il a été par la Société de
développement d’Orbe et environs qui a eu soin de placer des barrières de
protection ou des fils de fer comme appui le long de la roche.
Elles étaient parvenues sans encombre jusqu’au sentier qui est en
face de la chute provenant du canal de dérivation de
Montcherand.
Malheureusement la glace recouvrait l’étroit chemin.
Mlle Bertschen glissa sur l’étroit chemin verglacé perdit pied et
glissa sur la très forte rampe qui aboutit à l’abîme. Là elle eut encore l’idée
de s’agripper à une pointe de rocher et d’appeler au secours. Ses camarades
épouvantées coururent en aval. Monsieur Marcel Grobet, cantonnier à Montcherand
pêchait dans la rivière.
Il accourut, Malheureusement il était déjà trop tard. La
malheureuse jeune fille avait dû lâcher prise et tomba lourdement dans le lit
profond de l’Orbe. Pourtant elle chercha à atteindre un endroit plus favorable
quelques 50
mètres plus bas. Elle nagea, mais ses forces la trahirent,
comme aussi l’onde glacée.
La
gendarmerie du poste d’Orbe fut avisée : le sergent Sordet nantit la justice de
paix du cercle d’Orbe ; M. le juge Béguelin accompagné de son greffier
s’empressa sur les lieux de l’accident.
Il
fallut quérir cordes et gaffes à l’usine électrique de Montcherand pour tirer
l’infortunée de sa triste situation.
Au
prix de difficultés inouïes, vu le terrain verglacé et abrupt, une équipe de
secours a pu s’approcher du bord de la rivière et, au moyen d’une corde nouée à
un rocher, un homme s’est glissé jusqu’à l’Orbe et a réussi à ramener
l’infortunée jeune fille au bord. De là, il fallut la hisser jusqu’au sentier
d’accès pour la transporter ensuite à l’Usine de Montcherand
Voilà une seconde fois qu’un pareil accident, et à ce même endroit se
produit en hiver dans les gorges de l’Orbe.
On
ne saurait assez recommander à la jeunesse-parfois imprudente- de les éviter
absolument à l’époque des frimas. »
Les risques de l’escalade vers la grotte d’Agiez
Entrée d'une des grottes d'Agiez
Selon
Fal du 2 mars 1936
Grave
accident dans les gorges de l'Orbe
Les
Clées, 2 mars. (Corr. part,) —
Il y a quelques jours, un jeune domestique de
campagne, M. Louis Besson, en service aux Clées, a été victime d'un grave
accident sur les suites duquel on ne peut encore se prononcer. Avec deux autres
personnes, L. Besson était occupé au façonnage du bois abattu dans les gorges
escarpées de l'Orbe, en amont de l'usine électrique, au bord même de la
rivière. Tout à leur travail, les trois hommes ne prirent pas garde à une
pierre — de 3 kg. environ — qui se détacha des taillis supérieurs et se mit à
rouler dans leur direction, augmentant rapidement sa vitesse en raison même de
la pente. Atteint à la tête par ce projectile, le malchanceux domestique s’abattit
; il aurait été entrainé dans la rivière sans la prompte intervention de ses
compagnons. Transporté au domicile de son patron, il y recul les soins
empressés du Dr Ch. Bczençon, médecin à Orbe, mandé immédiatement. Conduit à
l'infirmerie, vu le sérieux de la blessure, il y fut radiographié- Cet examen
confirma In fracture du crâne diagnostiquée par le praticien. Le blessé a néanmoins conservé toute sa
connaissance et son état s'est sensiblement amélioré.
Journal d’Orbe du 16 septembre 1936
« Agiez – Grave chute dans
les gorges de l’Orbe
Le
pensionnat Pierrefleur d’Orbe faisait une excursion dans les gorges de L’Orbe.
Le groupe des jeunes filles parvint à la grotte d’Agiez qu’elles explorèrent. A
ce moment, l’une d elle, Mlle E. d’origine allemande, eut l’idée d’escalader
l’entablement de rochers qui surplombe la grotte. Malheureusement,
elle fit un geste à faux qui lui fit perdre l’équilibre : c’était la chute
d’une hauteur de six mètres sur le sol. Mlle E. fut relevée dans un piteux état
et transportée immédiatement à l’Infirmerie d’Orbe par les soins de M. le Dr
Charles Bezençon qui décela une grave fracture de l’avant-bras, une distorsion
douloureuse du genou, des contusions au visage, et à la bouche dans un état tel
que de nombreuses dents ont été brisées.
Le
médecin s’employa habilement à réduire la fracture et à lui donner tous les
soins désirables. »
Les gorges de
l’Orbe sont appréciées par les pêcheurs, mais l’accès de certains endroits
poissonneux est très dangereux.
Gazette de
Lausanne du 8 septembre 1947
« Un Lausannois se noie dans les gorges de
l’Orbe.
Un Lausannois, M. Charles
Kohler, qui pêchait dimanche à 15 h. dans les gorges de l’Orbe a fait une chute
d’une dizaine de mètres dans la rivière et s’est noyé.
M. Marcel Béguelin, juge de
paix à Orbe, a ordonné la levée du corps qui a été ramené sur la rive au prix de
grosses difficultés.
Le Dr Bezençon n’a pu hélas
que constater le décès. »
Quant à
l’accident suivant, il relève plus de la technique que des dangers
naturels.
Gazette de
Lausanne du 24 novembre 1952
« Usine des
Clées
Grave accident dû à une
ligne de 16'000 volts
Un monteur électricien
d’Yverdon, M. Désiré Fasstnacht, 38 ans, travaillant à l’usine électrique des
Clées est entré en contact avec la ligne sous tension de 16'000 volts vendredi
matin. Il a été jeté à terre et sa tête heurta un objet anguleux. Relevé avec
une fracture du crâne, une fracture de la clavicule et des brûlures au second
degré. Il a été transporté à l’hôpital d’Orbe »
De nouveau un pêcheur qui se noie.
Selon
Fal du 26.06.1953
Le corps du malheureux pêcheur Petermann
est retrouvé dans l'Orbe
Les
recherches Interrompues tard dans la nuit de mercredi à jeudi pour tenter de
retrouver le malheureux Adrien Petermann, qui s'était rendu dès mercredi
après-midi dans les gorges de l'Orbe pour se livrer à la pratique de la pêche,
furent reprises jeudi matin de bonne heure par la gendarmerie d'Orbe avec une
équipe de citoyens d'Agiez. Après de longues heures de recherches patientes,
rendues plus difficiles du fait de l'eau trouble de la rivière, qui empêchait
de discerner le fond du lit, ils réussirent enfin à 14 h. 20, à découvrir le
corps de l'infortuné qui gisait immergé dans l'eau profonde, à une centaine de
mètres en amont de l'usine électrique de Montcherand. Au prix de grosses
difficultés, le corps fut ramené à bord. La mort devait remonter a quelques
heures. M. le Dr Maurice Ehinger, de Chavornay, mandé immédiatement, ne put que
se borner aux constatations légales.
Que
s'était-il passé ?
Sur
le rebord escarpé de la rivière, détrempé et rendu glissant par les averses
récentes, le malheureux pécheur tout occupé à sa besogne, avait soudain perdu
pied sur la glaise humide et dangereusement glissante et était tombé dans les
flots tumultueux où il n'avait pas tardé de couler à pic. Avec toutes les
précautions possibles, la famille qui avait vécu pendant ce temps dans de grandes
angoisses, fut avisée par les soins de M. le pasteur Pierre Coigny, qui avait
lui-même collaboré aux recherches. La nouvelle de la mort tragique de M. Adrien
Petermann, âgé de 42 ans, a jeté la consternation dans le paisible village d'Agiez
où le défunt était avantageusement connu.
Le
personnel de l'Usine électrique de .Montcherand l'estimait en raison de la conscience
avec laquelle il s'acquittait de son travail et de l'agrément de son caractère.
A
quelque temps de là, déjà, la famille avait été douloureusement affectée par le
décès prématuré d'un fils âgé de 17 ans. La sympathie profonde, de tous va en
cette circonstance trafique à Mme Petermann et à ses deux enfants en bas âge.
Accident de voiture en
remontant des Gorges
Gazette de
Lausanne du 11 février 1956
« Dramatique accident près de l’Isle
Deux ouvriers d’une
entreprise de la région, qui avaient passé la journée à déblayer le lit d’un
ruisseau au fond des gorges de l’Orbe, non loin de l’Isle, commune de
Ballaigues, rentraient jeudi soir en jeep par l’étroit sentier qui relie le fond
de la vallée à la
route Ballaigues-Orbe.
A un tournant, à cause du
verglas ou des amas de neige soufflée, le véhicule quitta le chemin et se mit à
dévaler la côte très raide à cet endroit.
Il resta littéralement
suspendu à un arbre par le volant !
Les deux occupants se
dégagèrent à grand peine. L’un d’eux s’en tire sans grand mal, mais on craint
que son camarade n’ait la boîte crânienne enfoncée et des côtes cassées. Le
blessé eut tout de même la force de remonter à pied jusqu’à ce qu’il rencontre
des gens accourus à son secours.
Il fut ensuite conduit à
l’hôpital d’Yverdon. Le véhicule très aimé, n’a pu encore être retiré de sa
périlleuse situation. »
Vous aurez
compris qu’il s’agit du lieu-dit l’Isle juste en dessous de Ballaigues et non du
village de l’Isle sur la route du Mollendruz.
Gazette du 22
mars 1956
« Orbe - Glissade
tragique
Monsieur Emile Addor, 75
ans, retraité Nestlé, grand amateur d’excursions dans les bois n’étant pas
rentré mardi soir à son domicile, sa famille s’inquiéta.
Des recherches furent alors
entreprises par la gendarmerie d’Orbe, de concert avec la police
locale.
Celles-ci aboutirent
mercredi matin à la découverte de l’infortuné dans l’Orbe, à 200 mètres en amont de
l’usine électrique du Chalet, à l’entrée de gorges de l’Orbe.
On suppose que le promeneur
aura glissé sur le sentier abrupt à cet endroit là et sera tombé dans les eaux
profondes de l’Orbe.
Le médecin mandé, M. le Dr
.Bezençon n’a pu hélas que constater le décès qui remontait à quelques
heures. »
La Fal du 22.03.1956 donne un peu plus de détails sur cet accident :
M Addor a fait une chute de 30
mètres dans les gorges de l'Orbe (Corr. part.) —
M.
Emile Addor, 75 ans, retraité Nestlé, dont nous avons annoncé la mort
accidentelle, était parti de bonne heure de son domicile mardi après-midi,
comme i1 a souvent l'habitude de le faire, pour aller excursionner dans les
bois, étant demeuré ingambe et vigoureux. Il avait annoncé qu'il irait dans les
gorges de l'Orbe. Un sentier y accède sur la rive droite et, aux endroits où il
côtoie directement le précipice, une balustrade en fer a été scellée dans le
rocher pour protéger les promeneurs, Malheureusement, à cause du temps froid
qui a régné jusqu'ici, le sentier qui zigzague par montées et descentes le long
de la pente abrupte était recouvert d'un ourlet de glace glissante et
dangereuse. Le promeneur s'y engagea néanmoins à hauteur de l'usine électrique
de Montcherand, et il dut faire ainsi plus d'un kilomètre en amont. Parvenu à
un endroit où le sentier grimpe et demeure recouvert d'une carapace de glace,
l'excursionniste glissa, perdit pied et fit une chute de 30 mètres dans le
gouffre.
La
mort ne dut pas être instantanée, car les premières constatations ne décèlent aucune
fracture. Le choc fut en effet atténué par la chute du corps sur un banc de
sable limoneux ; le vieillard tenta vraisemblablement de se tirer de ce mauvais
pas, mais en vain, et il mourut d'épuisement. Dès la découverte du cadavre, la
tâche des sauveteurs fut ardue. La levée du corps, ordonnée par la Justice de
paix du cercle d'Orbe, se heurta aux complications de ce lieu quai
inaccessible.
Finalement,
M. Palmyre Bourgeois, descendu hardiment au fond du précipice, prit la victime
sur ses épaules, et lui- même fut hissé jusqu'au sentier des gorges au moyen
d'un cordage de fortune dressé par les sauveteurs. Fuis le corps fut ramené par
les soins des Pompes funèbres Bourgeois à la morgue de l'hôpital d'Orbe aux
fins d'autopsie. Cet accident tragique a suscité un légitime émoi à Orbe, où la
population vouait une affectueuse considération au disparu. Nous réitérons à la
famille cruellement affligée par ce coup du sort, et plus particulièrement à la
veuve, l'expression de notre sympathie.
Navigation
dangereuse
Gazette de
Lausanne du 2 mai 1966
« Vallorbe : un canot
chavire.
Quatre Yverdonnois,
habitués du bateau avaient projeté samedi après-midi de faire une excursion en
canot pneumatique depuis l’entrée de Gorges de l’Orbe à hauteur du hameau du Day
au dessous de Vallorbe.
Deux d’entre eux prirent
place dans la nacelle, cependant que les deux autres faisaient office de vigie
en logeant le sentier des gorges.
A hauteur de l’usine
électrique de Clées la rivière resserrée entre les rochers fait de dangereux
ressacs. C’est à cet endroit, que le canot balancé comme une coquille de noix
chavira.
Et tandis que Charly
Perrenoud parvenait à s’y cramponner et à gagner finalement la rive en aval
Raymond Collet était projeté par-dessus bord et entraîné par les flots
tumultueux de la rivière et devait disparaître dans les bas fond.
L’alarme donnée à la
gendarmerie, les recherches furent aussitôt opérée par un homme grenouille, mais
devait être interrompue le samedi soir à cause de la nuit. Elles furent reprises le
dimanche et l’infortuné put être ramené à la surface à 16 h. et ramené à son
domicile. »
Gazette de
Lausanne 18 mai 1992
« Montcherand - Cycliste en difficulté
Un cycliste lausannois, M.
Jean-Daniel Desponds, a effectué une chute d’une vingtaine de mètres dans un
endroit escarpé des gorges de l’Orbe, samedi à la mi-journée.
Souffrant de douleurs
dorsales et de contusions multiples, il a été treuillé par un hélicoptère de la
REGA et transporté au CHUV. »
Au printemps 2009, plusieurs bûcherons blessés lors du dégagement des
bois cassés par la neige de l’hiver 2008-2009 dans le fond des
gorges
Et plus récemment :
24 H du
26.10.2010 Accidents de scouts
Le samedi 16 octobre
2010 , un moniteur et une jeune fille d'un groupe scout d'Yverdon dévissent
d'une paroi et font une lourde chute dans l'Orbe près de Montcherand
Ils faisaient de
l'escalade.
Souffrant de
polytraumatismes, ils seront conduits à l'hôpital par
hélicoptère.
Le 16 juin 2017
Un homme fait une chute fatale dans les gorges
Un sexagénaire a été retrouvé sans vie, vendredi (16/06/2017), au lieu-dit Pré Camuz, sur le territoire de la commune des Clées.
Le corps d'un randonneur a été retrouvé vendredi après-midi dans les gorges de l'Orbe (VD). Deux personnes l'ont découvert sur un chemin de terre longeant la rivière, au lieu-dit Pré Camuz, sur la commune des Clées.
Elles ont appelé les secours, qui n'ont pu que constater le décès de ce Suisse domicilié dans le canton des Grisons, a annoncé samedi la police cantonale vaudoise dans un communiqué. Le sexagénaire aurait chuté depuis un chemin situé une trentaine de mètres au-dessus du lieu de la sinistre découverte. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.
En mai 2021
Cycliste blessée secourue dans une rivière par la Rega
Une vététiste a subi un accident en forêt samedi en début de soirée dans les gorges de l’Orbe.
Une femme sur un VTT est tombée d’une dizaine de mètres dans la rivière des gorges de l’Orbe, à proximité de Ballaigues (VD) samedi en début de soirée. Elle est parvenue à s’accrocher à une pierre dans l’eau malgré des blessures modérées. Alarmée, la centrale d’intervention de sauvetage de la Rega a immédiatement engagé un équipage de Lausanne.
00:13
Évacuée à l’aide d’un treuil
Sur la base des informations transmises au moment de l’alerte, l’équipage a embarqué un spécialiste du sauvetage héliporté (SSH) à proximité immédiate du lieu de l’accident. Après avoir reçu les premiers soins médicaux dans le lit de la rivière, la vététiste blessée a été évacuée à l’aide du treuil de sauvetage et a été transportée en hélicoptère à l’hôpital approprié le plus proche pour la suite de sa prise en charge.
Les SSH sont formés par le Secours alpin suisse, une fondation autonome d’utilité publique financée par la Rega et le Club alpin suisse (CAS). Ils sont alertés en renfort de l’équipage Rega à chaque fois que leur aide est requise pour un sauvetage en terrain difficile.
Sauvetage spectaculaire dans les gorges de l’Orbe le 16.7.2022
La chute de plusieurs mètres d’une randonneuse a
nécessité l’intervention d’un hélicoptère de la Rega, samedi, sur le territoire
de la commune de Montcherand.
Publié: 21.07.2022,
20h07 sur 24 H
Les équipages de la Rega ont été
mis à forte contribution cette dernière semaine dans toute la Suisse.
Il a fallu l’intervention de la Rega pour sortir une randonneuse de la
situation très compliquée dans laquelle elle se trouvait samedi 16
juillet. Partie en balade dans les gorges de l’Orbe, elle a fait une chute de
plusieurs mètres sur le territoire de la commune de Montcherand.
Premier arrivé sur place pour porter secours à la malheureuse, le Groupe
de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP) des
sapeurs-pompiers lausannois a décidé de mobiliser la Rega pour une mission de
treuillage en grande profondeur afin d’accélérer la prise en charge médicale de
la malheureuse. C’est que l’environnement de cette gorge courue par les
promeneurs est pour le moins complexe. De par sa composition naturelle – une
succession de falaises abruptes et d’arbres –, mais aussi, à l’endroit de
l’accident, en raison de la présence des câbles de la centrale électrique
installée à proximité.
Descente dans la gorge
Après avoir effectué une reconnaissance des lieux, l’équipage Rega 4 de
Lausanne a choisi de descendre avec son appareil dans la gorge pour y déposer
un de ses hommes sur un rocher émergeant au milieu de la rivière. Ce
spécialiste du secours héliporté a alors pu prendre en charge la patiente, en
vue de l’intervention du médecin. Extraite des gorges de l’Orbe et acheminée
vers la centrale électrique, elle a ensuite été héliportée à l’hôpital.
En avril 2023, la REGA intervient à nouveau
Accident de VTT en juillet 2023
Montcherand: chute mortelle dans les gorges de l'Orbe
Un vététiste a trouvé la mort, lundi dans les gorges de l'Orbe. Le tragique accident s'est déroulé peu avant 13h entre les localités des Clées et d'Orbe, sur le territoire de la commune de Montcherand.
Alors que deux cyclistes circulaient sur un sentier bordant l'Orbe, l'un d'eux a dévié du chemin pour une cause indéterminée et a chuté dans le ravin qu'il longeait. Ne parvenant pas à porter secours à la victime, la personne qui l'accompagnait a alerté les secours. Descendus dans le ravin, ils n'ont pu que constaté le décès de cet habitant du Nord vaudois, âgé de 46 ans.
Une enquête pénale a été ouverte par le Ministère public. Ce dramatique accident a nécessité l'intervention de deux patrouilles de gendarmerie, cinq spécialistes du Groupement d'intervention en milieu périlleux (GRIMP), trois véhicules ambulances du GRIMP avec huit personnes, d'une ambulance du Centre de secours et d'urgences du Nord vaudois et de la Broye et d'un hélicoptère de la REGA. FRA
Quelques crimes et suicides
En 1929, un jeune homme de
la région de Vallorbe est accusé d’avoir tué sa fiancée et jeté son cadavre dans
l’Orbe
Gazette de Lausanne du 6
janvier 1929 et 27 août 1929
Evénements vaudois
1900-1945 p. 226
Un crime à
Vallorbe
Le 2 janvier
1929, à 22h 45, se présentait au poste de police de Vallorbe, Emile R. fermier
au Day, lequel, le visage ensanglanté, portant une blessure sur le nez déclarait
qu’accompagnant son ex-fiancée à son domicile vers 20h30, il avait été assailli
par deux individus masqués qui l’avaient frappé brutalement sans lui adresser la
parole et l’avait laissé sur place où il était resté évanoui jusque vers 22
h.
Quant à son
ex-fiancée, Louise G., il ne savait pas ce qu’elle était devenue.
Mais deux
jours plus tard, le cadavre de la jeune fille est retiré de l’Orbe au barrage
des Usines métallurgiques à la Puaz.
Finalement,
après un interrogatoire serré, Emile R. admet avoir assommé, puis étranglé son
ex-fiancée.
Après son
forfait il a jeté son corps dans la rivière.
Reconnu
coupable en août, il sera condamné par le Tribunal criminel du district d’Orbe à
16 ans de réclusion et à la privation de ses droits civiques
Garde pêche poussé à l'eau vers la tannerie en 1944
Selon la Feuille d'avis, le 22 août 1944, près de la tannerie un dénommé Maillefer pousse dans l'Orbe le garde pêche Pichonnat qui coule à pic.
En mai 1945 Maillefer sera condamné à 8 ans de prison.
Mercredi 23 août 1944 Après le drame d'Orbe Arrêté , l'agresseur fait des aveux complets
Nous avons brièvement relaté, dans notre numéro d'hier, la tragique noyade de M. Louis Pichonnat, 75 ans, retraité, et dit combien ce drame avait soulevé d'indignation à Orbe, Il est maintenant possible de se faire une idée plus complète de la tragédie qui devait coûter la vie à un citoyen fort estimé et de mœurs paisibles. Lundi soir donc, ainsi qu'il en avait l'habitude, M. Pichonnat péchait dans l'Orbe un peu en amont des installations hydrauliques bâtiment des grands Moulins vers la Tannerie. , En cet soit endroit prés du la rive est constituée par un mur qui surplombe la rivière de plus de 2 mètres alors que du côté du chemin de la Tannerie le dit mur — sur lequel notre homme s'était installé — ■ est en très légère surélévation. A une très courte distance, un autre pécheur : l'agresseur Maillefer, âgé d'une trentaine d'années. On sait que les rapports entre ces deux des fervents chevaliers de la gaule n'étaient pas courtois, de tout, au contraire. n'étaient Mais pas que se passa- t-il au juste ? Y eut-il discussion, échange de paroles aigres-douces ou de menaces ? Il n'y paraît guère, des éclats de voix auraient au surplus attiré l'attention! Au reste, l' enquête ouverte par l'autorité compétente fera toute la lumière désirable. A un moment donné. M., ses instruments en mains, s'approcha de sa victime et, d'une bourrée, la précipita dans la rivière profonde. Sans pousser un cri, sans probablement se rendre compte d» ce qui lui arrivait, l'infortuné vieillard disparut dans l'eau boille au dos et canne à pêche en main... Son coup fait et sans s'occuper le moins du monde de sa victime, M. prit le large ; il ne devait reparaître à son domicile que deux heures plus tard... pour s'y faire appréhender. C'est par des enfants jouant non loin du lieu de l agression que le drame a été. connu, passablement plus tard il est vrai. Sitôt qu'elle a eu connaissance de ces faits, la gendarmerie se rendit sur place et s'employa sans retard à rechercher l'infortuné. Tâche difficile en raison de l'obscurité et des moyens de fortune qu'il fallut utiliser. Ce n' est qu'à 23 heures que les efforts aboutirent, L'identification de l'agresseur, par contre, fut des plus aisée, M. n'ayant pas cache son intention, à en croire la rumeur publique, de passer «au jus » son antagoniste. Voulait- il seulement lui faire prendre un bain T Pensait-il que sa victime pourrait s'en tirer par ses propres moyens ou avec l'aide d'autres personnes ? On l'ignore pour le moment. Il n en reste pas moins que l'irrémédiable est plongée accompli dans et le deuil. qu'une famille honorable est
Une nouvelle alarmante
parvenait dimanche, vers la fin de l’après midi à la gendarmerie d’Orbe. Des
promeneurs, avaient découvert sur la passerelle du Puisoir, une poussette
abandonnée et vide.
Des recherches furent
immédiatement entreprises. Elles ne furent pas faciles. On apprit bientôt
néanmoins que la propriétaire de la poussette était une jeune femme d’une
trentaine d’année, Mme Berthe E. domiciliée à Agiez, qui avait disparu dimanche
après-midi du domicile conjugal avec son bébé de sept mois, le petit
Michel.
Au moment où nous écrivons
ces lignes, aucun nouveau fait n’était enregistré concernant cette disparition
et pourtant tout a été tenté pour découvrir les traces de Mme E. et de son
bébé.
Il semble que l’on ne
puisse plus espérer les retrouver vivants. En effet, la malheureuse a quitté le
village en déclarant, comme elle passait devant le café du Barrage qu’on ne la
reverrait plus. »
Le journaliste
avait raison de s’inquiéter,
Le journal du
23 février 1948 annonce que deux détenus des EPO qui se rendaient au travail ont
découvert dans l’Orbe le cadavre du petit Michel.
Beaucoup plus
tard, soit le 13 mars, on retrouve le corps de Mme E.
C’est un
employé du train O-C qui, au moment où le convoi franchissait le pont sur
l’Orbe, en amont des Moulins Rod aperçut la tête d’une femme immergée dans la
rivière.
Quant aux
registres paroissiaux, ils nous apprennent que le petit Michel fut enterré le 26
février 1948 et sa mère le 14 mars à Agiez.
Pont du chemin de fer Orbe –Chavornay au-dessus de
l’Orbe
Le
drame des Gorges de l’Orbe de 1946
Difficile
d’ignorer ce tragique évènement, qui dans la Gazette de Lausanne du 4 janvier
1946 débute par ce titre :
Le
drame d’Orbe – Une chute mystérieuse.
Cet article
explique comment Mme S, domiciliée à Orbe et qui se promenait avec son mari
mercredi après midi vers la grotte de Montcherand avait fait soudainement une
chute dans la rivière.
Le corps ne sera
retrouvé que le lendemain, dans une « marmite » de la rivière.
Grotte de
Montcherand
Crime,
accident, suicide, toutes ces thèses seront évoquées lors du procès de F.S le
mari, qui aura lieu en juillet 1946 et dont nous donnons le compte rendu du
Journal d’Orbe du 6 juillet 1946.